Mariage et inclusivité : il est temps de changer le prisme

November 3, 2025 by
Mariage et inclusivité : il est temps de changer le prisme
guenoleveillon

L’univers du mariage, tel qu’il est souvent représenté dans les médias, les blogs spécialisés ou les réseaux sociaux, peine encore aujourd’hui à refléter la diversité réelle des couples qui choisissent de se dire “oui”.

On y retrouve un idéal bien ancré : la mariée jeune, mince, blanche, souvent blonde. Une vision fantasmée, lisse, très éloignée de ce que sont la majorité des histoires d’amour. Le couple ? Hétéro, photogénique, ou dans sa version plus “moderne” : un couple gay, mais de préférence masculin, blanc, bien habillé, sans aspérités.

Mais dans cette avalanche d’images épurées, où sont les autres ?


Une représentation du mariage encore trop stéréotypée

Les femmes racisées ? Peu représentées. Les femmes plus size ? Rares, ou présentées dans une approche parfois superficielle, où l’inclusivité semble davantage servir un effet de communication qu’une véritable démarche engagée. Les couples lesbiens ? Invisibles, ou presque, dix ans après la légalisation du mariage pour tous. Les personnes en situation de handicap ? Totalement effacées de l’imaginaire visuel du mariage.

Et pourtant, ce sont ces mêmes personnes, tout aussi amoureuses, tout aussi prêtes à s’engager, qui se marient chaque année. Beaucoup ont plus de 35, 40 ou même 50 ans , à rebours du mythe de la mariée de 25 ans à la silhouette longiligne et au teint parfait.

L’âge moyen du mariage en France est de 37 ans. Mais ça, personne ne le montre.



Un secteur du mariage en retard sur son époque

L’industrie du mariage reste souvent plus lente à évoluer que celle de la mode, par exemple. Elle semble encore attachée à un imaginaire très normé, hétéronormé, profondément influencé par une vision patriarcale de l’engagement.

On y retrouve encore largement la figure emblématique de “la mariée” : une femme jeune, mince, blanche, dans une robe fluide et élégante, répondant à une certaine idée du romantisme. Cette esthétique, devenue dominante, prend souvent racine dans les codes de la haute couture de mariage, façonnés au fil du temps par une certaine homogénéité sociale et culturelle.

Il faut aussi le reconnaître : historiquement, beaucoup de maisons de création, aussi talentueuses soient-elles, ont été fondées par des femmes blanches, cisgenres, valides, issues de milieux plutôt favorisés. Cela n’enlève rien à leur savoir-faire ni à la beauté de leurs créations. Mais cela explique en partie pourquoi certaines sensibilités ou réalités échappent encore aux radars de la création.

Ce n’est pas une critique de personnes, mais un constat de système : quand la majorité des récits visuels sont pensés à partir d’un même point de vue, ils risquent fatalement d’exclure, même involontairement.

Heureusement, les choses évoluent. On voit aujourd’hui émerger une nouvelle génération de créatrices plus attentives à ces enjeux : ancrées dans la réalité de la société actuelle, plus diverses elles-mêmes, et porteuses d’un regard plus inclusif sur ce que peut être une mariée, un couple, un mariage. Ces démarches, encore trop peu visibles, mériteraient d’être davantage mises en lumière.


Repenser nos pratiques : vers un regard plus inclusif

Je dois l’admettre : en tant que vidéaste, j’ai longtemps suivi, parfois sans y penser, ce modèle dominant. Par habitude. Par mimétisme. Par confort visuel aussi, sans doute. En regardant aujourd’hui certaines de mes images passées, je prends conscience de ce qu’elles excluent, de ce qu’elles ne disent pas.

Ce constat, je ne le fais pas dans une posture moralisatrice, mais dans un désir sincère de faire mieux, de faire autrement. De me poser les bonnes questions. Qui est représenté dans mon travail ? Qui ne l’est pas ? Pourquoi ?


Ouvrir le regard, élargir les récits

Ce que je souhaite à travers cet article, c’est simplement contribuer à ouvrir une réflexion collective. Parce que montrer la vraie vie, dans toute sa diversité, devrait être au cœur de notre métier. Un mariage en fauteuil roulant est tout aussi vibrant qu’un autre. Une mariée de 45 ans est tout aussi rayonnante qu’à 25. Deux femmes qui s’aiment, deux hommes qui vieillissent ensemble, deux personnes queer qui célèbrent leur amour entourées de leurs proches : ce sont aussi ça, les mariages d’aujourd’hui.

Il ne s’agit pas de “diversifier” pour se donner bonne conscience ou cocher des cases, mais d’élargir nos imaginaires. Et de permettre à chacun.e de se reconnaître dans ces récits.



Et maintenant ? Construire ensemble un mariage plus divers et plus vrai.

Je réfléchis, doucement, à la possibilité de créer des images qui racontent ces réalités trop souvent invisibilisées. Peut-être à travers un projet de shooting, mais surtout à travers une posture de travail plus consciente, plus attentive, plus ouverte.

Nous, prestataires du mariage, avons un rôle à jouer : celui de montrer, de raconter, mais surtout de faire exister.

Et si on changeait enfin de regard ?


N'hésitez pas à me dire en commentaire ce que la lecture de cet article vous donne comme reflexions, réactions. C'est dans l'échange que se construisent les nouvelles visions, dans le partage que nos points de vue changent, progressent, s'enrichissent.


Ressources et lectures 

Un bon point de vue sur les mariages LGBTQ+, les enjeux de visibilité et représentation.
https://thesoulfulwedding.com/lgbtq-weddings/

Un article très concret qui explique comment les prestataires peuvent passer de la « pensée inclusive » à des actions effectives.
https://www.shannoncollins.com/inclusivity/why-diversity-matters-in-the-wedding-industry/

Si cette réflexion résonne avec votre vision du mariage,

je vous invite à découvrir mon approche de vidéaste, centrée sur l’authenticité et la diversité des histoires d’amour.